Youtube a supprimé la vidéo dans laquelle je lisais ce texte!
Nous avons, et sommes toujours, mis en échec.
L’échec ! L’échec n’est pas le thème de cette
vidéo, de ce texte. Mais il est le meilleur mot pour décrire mon sentiment.
Je dois d’abord vous prévenir. Ce texte est
dégueulasse. Politique, il n’a rien à faire sur cette chaîne. Mais c’est vous,
en tous les cas un certains nombres d’entre vous, qui me l’avez demandé. Soyez
responsables de votre demande. Pour les autres, celles et ceux qui ne m’ont
rien demandé du tout, je suis désolé : vous allez souffrir pour les
autres !
Souffrir pour d’autres ! Quel étrange
sentiment ! C’est, et il faut bien le comprendre, celui qu’a les
françaises et les français qui manifestent contre le pass sanitaire !
Souffrir pour d’autres ! Aimeriez-vous, vous
autres convaincus de l’utilité vaccinale souffrir pour d’autres ?
Comprenons-donc les ces gens, ces antivax, ces anti-pass- j’amalgame et tant
pis- qui pensent souffrir pour rien ! Pour un vaccin sans effet !
Pour un vaccin qui, de leur point de vue, n’est qu’une thérapie génique. Une
thérapie génique. Ils ne sont pourtant pas malades. Une thérapie ! Une
thérapie ? N’est-ce pas pour soigner ? Soigner un individu sain. Mais
que c’est étrange. Pourquoi donc un gouvernement, que dis-je des gouvernements
réunis dans ces affreuses institutions du nouvel ordre mondial dirigée, au
mieux par la juiverie internationale, au pire par des illuminatis sans doute
reptiliens, voudraient génétiquement traiter des individus sains si ce n’est
pour les rendre plus dociles aux ordres ? Gustave Le Bon nous avait
prévenu. Georges Orwell aussi. Pourquoi donc ne les avons-nous pas
écoutés ? Leur message était pourtant clair.
Oui, je caricature quelque peu leur discours. Mais
je n’ai nullement créé ici un homme de paille. Thérapie génique, nouvel
ordre mondial le plus souvent couplé au terme agenda, juiverie internationale,
voire même Liste de Shindler, sont
leurs mots. Pas les miens. Et encore, je devrai ajouter Hygiénistes, dictature
sanitaire, voire dictature tout
court, ségrégation, apartheid, ou citoyenneté à deux vitesses. Et encore, je n’ai pas repris ici les
saintes paroles de maître di Vizio sur la vaccination (à prononcer en anglais
puisqu’il le fait rimer avec start-up nation et innovation) : « la vaccination n’est que l’arbre qui cache
la forêt de ce monde augmenté, de ce monde de transhumanisme. Oh, bien sûr il
est ça ou là des médecins pour ne pas le voir et nous dire que tout cela n’est
qu’injection ». Le mot est aussi à prononcer en anglais. Et encore… Et
encore, je ne vous ai par parlé du bourgeoisisme
intégral, de ce bourgeois mental
qui, imbécile qu’il est, voit des complotistes partout, un « planqué qui préfèrera toujours avoir tort avec Véran que raison avec
Philippot ». Et
encore… Et encore, je pourrai ne jamais terminer.
Alors oui, si j’étais comme eux, si
j’observais le problème sous cet angle déformant j’aurais sans doute peur. Nous
devons les comprendre !
Les comprendre ! C’est le
conseil de certains ! Ce que je conseille aujourd’hui, c’est de nous
comprendre nous. De comprendre nos erreurs, nos échecs !
Nos échecs ! Le mot est lancé.
Oui, nous avons failli. Nous autres scientifiques, nous autres chercheurs, nous
autres vulgarisateurs. Nous avons failli.
Nous avons failli à rassurer nos
concitoyens sur les vaccins. Dans cette guerre de l’information, les
désinformateurs ont su se réunir, discuter entre eux, faire des centaines de
vidéos communes. Ils ne sont qu’une quinzaine, qu’une vingtaine. Mais ont, grâce
à leur union, une force de frappe sans pareille. Richard Boutry a réussi le
tour de passe incroyable, disons-le, incroyable de tous les réunir sans sa Une
TV. De notre côté il n’y a eu que des tentatives timides de
rassemblement : kesacovid grâce
à l’exceptionnelle Tania Louis et les consultations du talentueux Primum non nocere. Mais là ou Boutry
réunit 20 personnes, Primum en invite
3 ou 4. Sans unité il n’est point de victoire possible. Les réseaux sociaux
leur appartiennent donc !
Nos échecs ! Le mot est
lancé ! Oui, nous avons failli. Nous autres croyants, nous autres
catholiques. Nous avons failli.
Nous avons failli à rappeler ce
qu’est la chrétienté. Comment pouvons-nous admettre que des femmes et des
hommes se disant croyant, comme Henrion-Caude, comme Boutry, Comme Lalanne,
comme Di Vizio soient les portes drapeaux de ce mouvement anti-vaccin et
anti-pass sanitaire ? Comment pouvons-nous admettre, alors que la papauté
et que, chez nous en France, la Conférence des évêques de France, invitent le public
à se faire vacciner et à accepter le pass-sanitaire, leur discours soient
inaudibles face au brouhaha de ces gueulards catholiques ? Nous avons
failli à rappeler le principe de charité qui veut que le plus pauvre doit être
secouru, que le plus vulnérable doit être protégé. Or, et les statistiques le
montrent, les plus pauvres, les plus vulnérables paient le prix le plus fort de
cette pandémie. Les voilà qu’ils meurent en masse ! Comment pouvons-nous
laisser des catholiques cracher au visage de ces pauvres erres au moment où
nous devrions leur tendre la main ? Nous avons failli à rappeler le
principe de communion humaine si bien décrit par le théologien Teilhard de
Chardin et résumé en cette phrase par Sainte Mère Thérésa : « Quand je les soigne eux, je le soigne Lui ».
En pansant les plaies d’un homme, on panse l’humanité. Ont-ils oublié tous ces
catholiques intéressés que par leur propre reflet, leur propre pouvoir, qu’en
rependant des mensonges sur les vaccins ils blessent le Christ et donc
l’humanité ? Ont-ils pensé qu’en invitant le public à ne pas se vacciner
c’est le Christ et donc l’humanité qu’ils assassinent ? Nous avons failli
à rappeler que le catholicisme n’est pas, n’est plus l’ennemi de la science
depuis longtemps. Il est toujours des brebis égarées qui ne sont plus que les
carricatures que l’on fait d’elles.
Nos échecs ! Le mot est
lancé ! Oui, nous avons failli. Nous autres démocrates. Nous autres qui
avons foi à la souveraineté populaire. Nous avons failli.
Nous avons failli à rappeler ce
qu’est une dictature. Nous avons failli en laissant des manifestants porter
l’étoile jaune. Nous avons failli en oubliant les leçons de Svetlana
Alexievitch, prix Nobel de littérature et auteur, entre autre, de La Fin de l’Homme Rouge. La dictature se
concentre sur l’idée, sur la parole et non sur le levé de coude en terrasse.
Nous avons failli en oubliant de rappeler l’exigence démocratique. La
responsabilité de chacun. La démocratie n’est pas pour soi, pour l’individu égoïste
qui ne voit la liberté que sous l’angle de son plaisir primaire. Nous
avons laissé croire à l’individu roi pour qui aucune contrainte ne doit
exister, pour qui aucune responsabilité ne peut être. Pourquoi me fatiguerai-je
à sortir mon portable ou un papier avant de m’asseoir en terrasse ? Notre
civilisation n’est pas fondée sur l’inexistence de l’autre mais sur
l’implication de tous à en soutenir un. Le plus faible ! Et le plus faible
est aujourd’hui, le Grand Oublié !
Le pass sanitaire, qui sera une
contrainte dans la liberté de travail des commerçants- je n’oublie pas être
fils de cafetiers-restaurateurs- est donc, à mes yeux, un mal nécessaire nés de
divers échecs. Oui, si nous avions été plus pédagogues, plus combatifs, plus
unis, nous n’en serions pas là. C’est bien sûr aussi, à un degrés certain,
l’échec du gouvernement. Mais celui-ci n’est pas le mien. Et avant de regarder
la paille dans l’œil du voisin, je regarde la poutre dans le mien. En un mot
mes propres faillites, mes propres échecs, mes propres responsabilités.
Mes responsabilités ! Elles sont
aujourd’hui de rappeler que les vaccins autorisés sur notre territoire
présentent une balance bénéfice/risques très largement, très significativement,
en faveur des bénéfices. Se faire vacciner est un acte citoyen. Et, par
exigence démocratique, la vaccination est in
fine, un acte d’amour pour soi, pour l’autre, pour tous !
Paul-Emmanuel Vanderriele